De Julien Baret à Baret de la Roussonnière
Julien Baret, dit Baret, âgé de 28 ans, s'engage en qualité de soldat, à Lorient le mardi 30 novembre 1723, (voir bulletin Cercle Généalogique de Bourbon n° 104 de juin 2009, page 4115).
Natif de Précigné, dans l'ancienne province d'Anjou, devenu le 4 mars 1790 le département de la Sarthe. Embarqué le 24 février sur la frégate la Vierge de Grâce, il arrive à l'île Bourbon au mois
de décembre
L'an de grâce mil sept cent vingt six, le dixième jour du mois de septembre, à Saint-Paul,
Monsieur Baret de la Roussonnière épouse Damoiselle Payet Barbe. (acte de mariage)
C'est la fille de Laurent Payet et de Marie Hoarau. Pour faire bonne mesure, Julien Baret, accolera désormais à son patronyme "de la Roussonnière". Ce n'est pas du tout un titre de noblesse, mais
le nom d'une "closerie", c'est-à-dire une petite propriété rurale close, située en pays de Loire, à Précigné, à vingt kilomètres de la Flèche, à quarante kilomètres d'Angers et à une
bonne cinquantaine de kilomètres du Mans, chef lieu du département, la Sarthe.
Fait rare pour l'époque, il est rédigé un contrat de mariage par devant Jean Saint Lambert de Labergry, greffier et secrétaire du Conseil Supérieur des îles faisant fonction de notaire. Contrat
qui sera finalisé le mardi quatorze septembre 1724, soit quatre jours après le mariage.
Par ce contrat les époux se font selon conditions, une donation mutuelle et réciproque de tous leurs biens propres, acquêts et conquêts au conjoint survivant
Les parents de Barbe s'engagent à fournir une maison en bois équarry de vingt cinq pieds de long, (soit entre 7,5 et 8 mètres) à l'endroit qui luy est le plus convenable
sur un terrain sis soit à Saint-Paul soit à celuy de Saint-Etienne (Saint-Louis), deux vaches et quatre brebis. Ainsi que, comme c'est devenu la
coutume depuis une dizaine d'années d'un jeune esclave ou d'une servante. Il s'agit de Tanane, un malgache de huit à onze ans, apte à travailler.
Sieur Julien Baret apporte la Metterie de la Roussonnière (dans le texte, il faut lire métairie avec partage par moitié des charges et produits), qui lui appartient en propre
par la donation que luy a faite le sieur Jullien Thieslin de Bonnes Eaux, son parrain par acte passé par devant le sieur Louis Launay, notaire à Sablé sur Sarthe. C'est une grosse
menterie, le bien appartient à son père. Le riche Julien Thieslin n'a jamais été propriétaire de la Roussonnière, pas plus que son épouse Gabrielle Sigoigne. De même l'acte cité ne
figure nullement dans le minutier de l'étude. Peut-être, comme de nombreux textes a-t-il été égaré au cours des siècles.
La Roussonnière était dans la famille Chaillou (ou Chailleux selon les textes) depuis plusieurs générations. Elle est entrée dans la famille Baret, par suite de l'union de Renée Chaillou avec
René Baret (tous deux 1629-1684). Elle sera transmise par héritage à leur fils Jean Baret, notaire royal (1665-1737), puis à Jean Baret, greffier (1694-1777), le frère ainé de Julien Baret.
Le nom de Baret de la Roussonnière a été transmis à ses premiers enfants, puis abandonné.
Article extrait de l'ouvrage ci-dessous