Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Julien Baret de la Roussonnière
  • : itinéraire géographique, historique et humain de l'honnorable Julien Baret de la Roussonnière, le premier Baret de la Réunion.
  • Contact

Profil

  • G 72
  • Tout simplement un agenda perpétuel, autour  de Zamet Baret, vers 1500 à un descendant, Alcide Baret, directeur d'école, et poète.
  • Tout simplement un agenda perpétuel, autour de Zamet Baret, vers 1500 à un descendant, Alcide Baret, directeur d'école, et poète.

Recherche

18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 10:51

La première ascension par le Chevalier Andoche Dolnet de Palmaroux.

 

 

Le Chevalier Henri AndocheDolnet de Palmaroux (1704-1765) est originaire de Montsauche les Settons dans la Nièvre. Arrive en Ile de France sur le Triton. Il se marie en 1733 avec Geneviève Brulot (1709-1743). (1)

 

Au départ de la Rivière du Mât, un périple de quatorze jours en passant par la Plaine des Palmistes, et la Plaine des Cafres et retour à Saint-Benoit par la Rivière Langevin et le Grand Brulé. Nous sommes en septembre de l'an 1751.

 

Le 15. Je partis de mon habitation avec un détachement de créoles bien armés et un nombre d'esclaves affidés pour porter nos vivres. Mes provisions consitaient en biscuits, riz, viandes boucanées et de l'au de vie... Je fis dix lieues ce premier jour.

 

Sur le chemin des Plaines

 

Le 16. Je n'en fis que quatre, nous allâmes coucher au bassin d'André ( à la Plaine des Palmistes). Notre première occupation, en arrivant dans ce désert fut de former une espèce de petit camp, composé de cabanes, entourées et couvertes de feuilles palmistes pour nous mettre à l'abri des injures du temps. Les feuilles palmistes nous servaient de lit et la fatigue nous faisait trouver ces lits trés bons. J'y ai dormi plus tranquillement que chez moi .  

Des choux palmistes, mêlés avec du riz, et cuits avec de la viande boucannée, forment une espèce de ragoût aisé à faire, que nos insulaires nomment atole.Achards palmiste

 J'avais troujour deux crèoles en faction, et mes sentinelles se relevaient au bout de quelques heures ; toutes les armes étaient au faisceau dans ma cabanne : ces précautions étaient nécessaires pour ne pas être surpris par les noirs marrons, qui rodent dans ces lieux inhabités.

 

Le 17. Nous fîmes sept lieues de mauvais chemins et presque toujours en montant pour atteindre la Plaine des Cafres. Cette plaine presque aussi large que longue a environ dix lieues de circonférence et n'est remplie que de bruyères et de fougères...La fatigue nous y fit séjourner le 18...

 

Le 19. Nous fîmes dix lieues, nous campâmes à la source de la rivière de Saint-Pierre (Bras de Pontho). Pour y parvenir, il fallut remonter le long ravin et marcher longtemps sur des galets forts glissants.

 

 

 

Le 20. Nous eûmes à traverser pendant deux lieues un terrain tout couvert de genêts entrelacés d'épines... Nous étions quelquefois obligés de nous accrocher de branche en branche pour éviter des fosses profondes. J'étais encore tout en sang lorsque nous arrivâmes à la plaine de Sable qui n'est qu'à quatre lieues de la montagne du volcan. On devrait plutôt cette plaine la plaine des cendres puisque toute vaste qu'elle est, les matières sulfureuses et bitumineuses qui sortent du volcan l'ont totalement calcinée.

  le volcan

 

Le récit de l'ascencion

 

Le 21. Dés l'aurore nous nous mîmes à grimper sur la montagne du volcan. L'île est moins haute que le pic de Ténériffe. Nous nous aidions les uns, les autres avec des précautions des efforts et des fatigues. Nous arrivâmes enfin au sommet vers les trois ou quatre heures. Le ciel était serein et sans nuages. Je profitais du moment favorable pour approcher de la bouche du volcan. Cette bouche me parut avoir prés d'une lieue de diamètre. Je l'observais attentivement et de différents endroits, en faisant presque le tout de la montagne et toujours à la même distance à peu prés...Nous marchions avec grande circonspection, et en sondant le terrain ; mes crèoles allaient en avant, et m'indiquaient la route la plus sûre. Nous rencontrions souvent des fentes d'où sortait de la fumée ; nous nous voyons quelquefois environnés de cavernes entr'ouvertes (des tunnels de lave effondrés), et d'affreux précipices ; c'est du haut d'une petite éminence que je cinsidérai à loisir cet abîme de feau, et que j'eus la perspective des ravages que fait le volcan. Je découvris dans une étendue de plus de huit lieues les traces inéffaçables, qu'ont laissées les éruptions. Nous descendîmes sur les six à sept heures du soir plus vite que nous étions montés ; Nous arrivâmes à l'endroit qu'on nomme la Rivière Langevin. Nous y campaâmes à la belle étoile et comme nous n'avions rien pour nous couvrir, nous essuyames une pluis abondante qui tomba toute la nuit.

 

Le 22. Nous gagnâmes avec beaucoup de peine les bords de la mer. Il fallut descendre quequefois de rochers en rochers, glisser sur des talus qui aboutissaient à des fosses assez profondes. C'est l'endroit de tout nore voyage où nous avons couru les plus grands dangers (ce qui en dit long... Palmaroux descend vers la côte par la vallée de la Rivière Langevin).

 

Le 23. Nous trouvâmes en cotoyant la mer un rocher que la nature a creusé en forme de grotte et qui était assez profonde pour contenir une centaine de personnes.

 

Le 24. Nous y séjournâmes.

 

Des traces de noirs marrons

 

Le 25. Comme nous commencions à nous mettre en chemin, nous aperçumes des traces certaines de noirs marrons (certainement la ravine de Vincendon).

 

Le 26. Nous passâmes à l'ouverture du rempart naturel et escarpé que côtoient les matières enflammées du volcan lors des éruptions pour se rendre à la mer (rempart de l'enclos du volcan, au Tremblet, à Saint-Philippe). Ce passage Françoise Rosalie Baret est  pénible par les matières calcinées et hérissées de pointes, sur lesquelles on est obligé de marcher pendant prés de deux lieues, la largeur exacte de l'enclos). Nous arrivâmes sur le soir aux Trois Cascades (Anse des Cascades à Sainte Rose). Cest un des plus beaux lieux de la nature.

 

Le 27. Nous baraquâmes au bord de la Rivière Sainte-Anne aprés avoir traversé une vaste forêt où nous trouvâmes quantité de pigeons ramiers et de perroquets de toutes espèces dont le goût et le fumet surpasse celui de vos perdrix et de vos faisans.

 

Le 28. Nous retrouvâmes le pays habité et cultivé. Nous vinmes coucher à la paroisse Saint-Benoit, où un crèole de ma connaissance nous attendait. Il nous régala si bien, moi et ma troupe, et nos domestiques, qu'il nous fit oublier toutes les fatigues de notre voyage.

 

 (1) Assiste au baptême de Françoise Rosalie Baret en 1745, voir :     Françoise Rosalie Baret

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
Vous retrouverez les articles originaux du Journal de l'île de la Réunion concernant le récit (retrouvé en 2009) de l'ascension du Piton par le chevalier de Palmaroux via cette recherche sur son site internet :<br /> https://tinyurl.com/y83hlyjb<br /> Catherine Lavaux avait connaissance de cette expédition, connue de longue date mais seulement à travers le récit de Bory de Saint-Vincent publié en 1804, ce dernier ayant situé l'ascension en 1760 pour une raison qu'on ignore en l'atttribuant à un "sieur Donnlet" qui n'était autre que le chevalier Andoche Dolnet de Palmaroux
Répondre
Z
Curieusement, dans l'ouvrage de référence, de Catherine Lavaux "Du battant des lames au sommet des montagnes, édition de 1978, in n'est nullement faite mention de ce récit. Par contre, l'auteure<br /> cite une expédition faite, juste un mois auparavant par A. Fréri
Répondre
P
Françoise Legoîc Destourelles décéde à la Rivière d'Abord en mars 1756
Répondre
L
La montagne du volcan culminant à 2631 mètres, est moins haute que le Pic de Ténériffe à 3718 mètres, que le Piton des Neiges à 3070 mètres, que l'Etna à 3350 mètres,que le Pic Aneto dans les<br /> Pyrénées, 3404 mètres et surtout du Mont Blanc à 4810 mètres. Mais bien plus haut que le Puy de Sancy, en Auvergne avec seulement 1886 mètres
Répondre
L
Article tiré à partir d'un blog, dont l'adresse du lien figure sous le titre : L'ascencion du Piton de la Fournaise.
Répondre