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  • : Julien Baret de la Roussonnière
  • : itinéraire géographique, historique et humain de l'honnorable Julien Baret de la Roussonnière, le premier Baret de la Réunion.
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  • Tout simplement un agenda perpétuel, autour  de Zamet Baret, vers 1500 à un descendant, Alcide Baret, directeur d'école, et poète.
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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 14:26

Le gouverneur Hélie Dioré quitta Bourbon le 28 mai 1727, et fut remplacé Par Pierre Benoit Dumas qui arriva deux mois après sur le Solide. Il se mit immédiatement à accorder dans le sud des concessions agricoles. Neuf contrats furent ainsi proposés au-delà de la rivière Saint-Etienne. Puis, cinquante sept dans les villes de l'Entre-Deux, Petite Ile, et Saint-Joseph.  

Entre ravine blanche et la rivière d' Abord

Durant les huit années de gestion du gouverneur Dumas, c'est un total de deux cent quarante quatre concessions agricoles qui furent consenties, soit une moyenne annuelle de trente.
Les Payet et les Hoarau qui avaient déjà des terres à Saint-Paul et dans le sud se précipitèrent en nombre dans ce secteur que l'on appellera plus tard la Ligne des Bambous. Aujourd'hui c'est un lieu-dit, en plein essor de 6 000 habitants dépendant de la commune de Saint-Pierre. En approfondissant la connaissance des attributaires, il est indéniable que les liens entre les Payet et les Hoarau sont étroitement liées. Julien, encore novice tant dans les transactions que dans les pratiques culturales s'est vu entrainé, bien malgré lui, par son beau père Laurent Payet et sa chère épouse, Barbe, dans cette captivante aventure, devenir colon à Bourbon.  

Plan terrier

Ce plan fut dressé quatre vingts ans aprés l'attribution des terres, par Antoine Denis Selhausen, ingénieur géographe, arpenteur, juré des tribunaux de la colonie. Par chance, le nom des premiers concessionnaires est conservé .

 

   Julien Baret obtient le treize décembre mil sept cent vingt sept, le lot numéro 33 que l'acte décrit ainsi :

 

Un terrain situé entre la ravine blanche et la rivière Dabord, borné d'un côté de la concession d'Estienne Hoarau le Jeune, et de l'autre de celle de Laurent Payet, en bas d'une ligne horizontalle tirée d'une ravine à l'autre. Sur cette ligne la concession de Julien Baret aura en largeur trente gaulettes de quinze pieds chaque (1) . La borne d'en haut, sera le sommet de la montagne en observant que le terrain diminuera ou augmentera en largeur, à proportion que les ravines s'ouvriront ou se fermeront par en haut. (2) . 

 

La mise en valeur de la concession devra impérativement se faire dans un délai de trois ans, bien que la sanction de retrait ne soit pas explicitement prévue. Nous nous trouvons bien en présence d'un acte de propriété, à titre gratuit, mais à condition de verser chaque année à la Compagnie des Indes un mouton et une redevance de  "quatre onces de caffé par arpent" de terres défrichables payable en deux termes, moitié à Pâques,  moitié à la Saint-Martin. (3) 

  Le plan des concessions à St-LouisCe plan est extrait de l'ouvrage de Jean-Claude Félix Fontaine "Deux siècles et demi de l'histoire d'une famille rèunionnaise", volume 1, Les aventuriers.  

 

En 1735, Julien Baret fait valoir quatre vingt quinze hectares de terres, friches et terres en rapport confondues. Il élève trente bœufs, trente moutons, dix cabris, vingt cochons et vingt poules. Il cultive des fayots, du maïs, du blé, des patates, mais surtout une caféière de 9000 caféiers en rapport, dont il espère obtenir 3000 livres de café. Il faut dire que pour  Julien, comme pour tous les concessionnaires une seule culture s'imposa, celle "du caffé originaire du port de Moka", au Yémen. Cette spéculation en plein essor dans l'île. A son arrivée, en décembre 1724, la production atteignait péniblement les 3 400 livres de café. Deux ans plus tard, le navire l'Apollon, commandé par Gilles Lebrun de la Franquerie qui faisait partie de l'expédition de 1724 rejoignait Lorient avec un chargement de 180 000 livres d'un excellent café qui allait devenir fort réputé tant en France que dans toute l'Europe. 

 

 Bientôt toutes les pentes de l'île, jusqu'à quatre cent mètres d'altitude, seront couvertes de caféières.

Dans une lette adressée au Ministre des colonies, du 27 avril 1728, le gouverneur Benoit Dumas écrit :

 . ..On ne peut rien voir de plus beau que les plantations de café qui se multiplient à l'infini.

  Cette île sera dans peu de temps capable d'en fournir au-delà de la consommation du royaume.

 

Le caféier est un bel arbre de cinq ou six mètres de haut. Il commence à produire un kilo de jolies cerises dés la troisième année de plantation. Par la suite, on peut récolter prés de quatre kilos par arbre. Les fleurs de caféier sont blanches. Elles apparaissent toutes au même moment en dégageant un délicieux parfum que les spécialistes trouvent proche du jasmin.

 

Pour mettre en valeur leur concession agricole, Julien Baret d'Anjou (cette précision est apportée dans les textes) et Barbe Payet, créole (c'est à dire née dans l'île) faisaient appel à du personnel, en plus de Tanane. On relève notamment André, quarante ans et Agathe, trente cinq ans  un couple de Malgaches reçu en héritage en 1730, des parents de Barbe (4).  En 1732, la mise en valeur de l'exploitattion est confiée à un jeune noir, libre de dix huit ans, répondant au nom de Thonique, qui joue le rôle de commandeur.

        

  

 Au recensement de l'année 1735, ils sont répertoriés comme employeurs d'une vingtaine d'esclaves, dont treize adultes valides et ont comme économe le fameux Jacques Moreau que Julien avait connu à Lorient. Son surnom en dit long sur son principal défaut car on l'appelle "Vuide bouteilles", et notamment de flangourin, un jus de cannes fermenté durant quelques jours, et pour Jean Bernardin, en 1686 présente un goût fort flatteur, s'apparentant au bon cidre de Normandie ou de Bretagne mais aussi fort préjudiciable quand pris en excès (5). Le 23 septembre 1741, Julien Baret engage pour cinq ans, Charles Lacan ,qui était commandeur depuis deux ans chez un certain Jean Baptiste Bouchard de la Tour, un ancien officier des troupes.

 

Le 5 juin 1744, Lacan, engage pour quatre ans Desmaret et établit avec lui un type de contrat de louage de service pouvant s'apparenter à un contrat type de société de services. Desmaret doit demeurer sur l'habitation de Baret "chirurgien", la cultiver en bon économe. Desmaret y mettra six esclaves qui lui appartiennent, plus vingt cinq brebis et une quantité de vivres seront payés par moitié. Les frais de médicaments et de pansements seront payés par moitié par les deux parties. Desmaret devra tenir à disposition les comptes. 

- - - - - - - - 

(1)  Il s'agit de la définition règlementaire adoptée par une ordonnance du Conseil Provincial en date du 24 février 1715 qui fixe et unifie la dimension de la gaulette à 15 pieds. Sachant qu'un pied équivaut à 32,48 cm, une gaulette est donc l'équivalent de 4,872 mètres. L'unité de surface qui en découle est la gaulette carrée correspondant à 23,736 mètres carrés. Il est bien évident que ces unités de mesure n'ont plus cours aujourd'hui.

Dans les années 1965-1966, en notre qualité de conseiller agricole, nous parlions couramment de gaulettes en simplifiant les calculs : une gaulette égale cinq mètres, la gaulette carrée est l'équivalent de vingt cinq mètres carrés. Il y a par conséquent quatre cents gaulettes carrés dans un hectare.

(2)  L'île Bourbon se présente comme un tronc de cône, se rétrécissant au sommet, et truffé de ravines, formées par la jonction de plusieurs thalwegs. La largeur de la concession est par conséquent variable.

(3)  A la Saint- Martin, qui se célèbre le 11 novembre, il est de coutume dans de nombreuses régions de France de dire "l'hiver est en chemin", et de procéder au règlement des fermages et métayages.  

(4) Leur valeur est de 600 livres, sans oublier leur fille, Pélagie, 3 ans, dont la valeur est de 110 livres.

 

(5)  Ne pas confondre avec l'arack, ou eau de vie de canne qui apparaitra beaucoup plus tard .

 

 

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 03:19

La concession agricole à la Ligne des Bambous

 

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 Le gouverneur Hélie Dioré quitta Bourbon le 28 mai 1727, et fut remplacé Par Pierre Benoit Dumas qui arriva deux mois après sur le Solide. Il se mit immédiatement à accorder dans le sud des concessions agricoles. Neuf contrats furent ainsi proposés au-delà de la rivière Saint-Etienne. Puis, cinquante sept dans les villes de l'Entre-Deux, Petite Ile, et Saint-Joseph. Durant les huit années de gestion du gouverneur Dumas, c'est un total de deux cent quarante quatre concessions agricoles qui furent consenties, soit une moyenne annuelle de trente. Les Payet et les Hoarau qui avaient déjà des terres à Saint-Paul et dans le sud se précipitèrent en nombre dans ce secteur que l'on appellera plus tard la Ligne des Bambous. Aujourd'hui c'est un lieu-dit, en plein essor de 6 000 habitants dépendant de la commune de Saint-Pierre. En approfondissant la connaissance des attributaires, il est indéniable que les liens entre les Payet et les Hoarau sont étroitement liées. Julien, encore novice tant dans les transactions que dans les pratiques culturales s'est vu entrainé, bien malgré lui, par son beau père Laurent Payet et sa chère épouse, Barbe, dans cette captivante aventure, devenir colon à Bourbon.

 

Il obtint le treize décembre mil sept cent vingt sept, le lot numéro 33 que l'acte décrit ainsi :

 

Un terrain situé entre la ravine blanche et la rivière Dabord, borné d'un côté de la concession d'Estienne Hoarau  le Jeune, et de l'autre de celle de Laurent Payet, en bas d'une ligne horizontale tirée d'une ravine à l'autre. Sur cette ligne la concession de Julien Baret aura en largeur trente gaulettes de quinze pieds chaque (1La borne d'en haut, sera le sommet de la montagne en observant que le terrain diminuera ou augmentera  en largeur, à proportion que les ravines s'ouvriront ou se fermeront par en haut. (2) .

 

La mise en valeur de la concession devra impérativement se faire dans un délai de trois ans, bien que la sanction de retrait ne soit pas explicitement prévue. Nous nous trouvons bien en présence d'un acte de propriété, à titre gratuit, mais à condition de verser chaque année à la Compagnie des Indes un mouton et une redevance de "quatre onces de caffé par arpent" de terres défrichables payable en deux termes, moitié à Pâques, moitié à la Saint-Martin (3)

 

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  (1)     Il s'agit de la définition réglementaire adoptée par une ordonnance du Conseil Provincial en date du 24/02/1715 qui fixe et unifie la dimension de la gaulette à 15 pieds. Sachant qu'un pied équivaut à 32,48 cm, une gaulette est donc l'équivalent de 4,872 mètres. L'unité de surface qui en découle est la gaulette carrée ce qui correspond à 23,736 mètres carrés Il est bien évident que ces unités de mesure n'ont plus cours aujourd'hui. Dans les années 1965-1966, en notre qualité de conseiller agricole, nous parlions couramment de gaulettes en simplifiant les calculs : une gaulette égale cinq mètres, la gaulette carrée est l'équivalent de vingt cinq mètres carrés. Il y a par conséquent quatre cents gaulettes carrés dans un hectare. 

 

  (2)   L'île Bourbon se présente comme un tronc de cône, se rétrécissant au sommet, et truffé de ravines, formées par la jonction de plusieurs thalwegs. La largeur de la concession est par conséquent variable.

 

  (3)       A la Saint- Martin, qui se célèbre le 11 novembre, il est de coutume dans de nombreuses régions de France de dire "l'hiver est en chemin", et de procéder au règlement des fermages et métayages.

 

 

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 14:29

 

Déclarations des habitants de Bourbon

sur les différentes classes où ils demandent d'entrer

 

 

Les habitants de Bourbon en aoüt 1742 avaient le choix entre cinq classes

 

Première classe    : Les gendarmes

Deuxième classe  : Les dragons

Troisième classe  : Les grenadiers

Quatrième classe : Les bons habitants en état de se fournir d'armes et d'uniforme

Cinquième classe : Les pauvres habitants qui n'ont pas le moyen d'avoir des armes et uniforme

 

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 16:20

      Voici l'heure

      Du vent

     Décevant

     Qui pleure.

 (poème de Alcide Baret- La Lyre Enchantée)

 

Ouragans,tempêtes, coups de vent, avalasses, et depuis la fin du 19° siècle, cyclones ont marqués périodiquement plus ou moins sévèrement l'île Boubon.

 

                                         -  27/12/1709   de gros dégats sur Saint-Paul .

                                         -  01/04/1718   terrible cyclone. La Rivière des Galets sort de son lit, et recouvre sous des amas

                                                                    de sable et de graviers toutes les habitations situées au Piton et à la Pointe de

                                                                     Saint-Paul.la récolte de café est détruite.

                                         - 25/01/1723   de fortes pluies durant 4 jours entrainent de fortes innondations.

                                         - 23/12/1723   des navires dans la baie de Saint-Paul sont endommagés.

                                         - 03/12/1730   terrible ouragan.

                                         - 04/02/1731   fortes pluies.

                                         - 25/01/1734   pluies diluviennes, suivies de 8 mois de sècheress.

                                         - 13/02/1738   fort ouragan.

                                         - 03/03/1752   les cultures sont entièrement dévastées.

                                         - 12/03/1753   violents orages sur Saint-Paul, des bateaux sont détruits.

                                         - 19/04/1754   dévastation générale.

                                         - 01/03/1771   destruction des cultures.

                                         - 25/11/1771   lisons Bernardain de Saint-Pierre :

 

Du 25 au 30 novembre, la brise fut si forte que peu de chaloupes de la rade vinrent à terre.

Le 1er décembre, le vent s'apaisa, mais il s'éleva de la pleine mer, une lame monstrueuse qui brisait sur le rivage avec tant de violence que la sentinelle du pont fut obligée de quitter son poste…

 

On respirait à peine, l'air était lourd, le ciel obscur ; des nuées de corbigeaux et paille-enculs venaient du large et se réfugiaient sur la côte. Les oiseaux de terre et les animaux paraissaient inquiets.

      Le 2 au matin, le vent tomba tout à fait, et la mer augmenta…

     On ne douta plus que ce fut l'ouragan. On tira bien en avant sur la terre les pirogues qui

étaient sur le galet et chacun se hâta de soutenir sa maison avec des cordes et des solives.

   La côte était bordée de monde qu'attirait le spectacle de la mer et le danger des vaisseaux
  On donna de la batterie, le signal de départ, en hissant le pavillon et tirant deux coups

  de canon. Ils attirèrent l'inquiétude et les vœux de tous les spectateurs.

 

     A trois heures de l'après midi, l'ouragan se déclara avec un bruit effroyable tous les vents

   soufflèrent successivement. La mer battue, agitée dans tous les sens, jetait sur la terre des

  nuages d'écume, de sable, de coquillages, de pierres, des chaloupes furent ensevelies sous
 le galet, le vent emporta un pan de couverture de l'église et la colonnade du gouvernement.

L'ouragan dura toute la nuit et ne cessa que le 3 au matin.

 

                                                                    

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